Pour évaluer la contribution de mon père à la naissance et la popularisation du tango, il faut dire qu’il figure parmi les précurseurs, la fameuse “Guardia Vieja” et qu’il joua avec les meilleurs musiciens de son temps, tels Eduardo Arolas, Augusto Bardi, Juan Carlos Cobián, Roberto Firpo, Vicente Gorrese, et tant d’autres de grand talent.
Genaro Espósito fut de son temps un des plus remarquables interprètes de son instrument, et en bien des aspects à l’avant-garde de son temps. Il fut avec Maglio le premier bandonéoniste à enregistrer un disque “ solo “. Les sons qu’il tirait de son instrument n’étaient pas aussi aigus que chez Vicente Gréco, mais semblables par leur pureté à ceux de Bernstein et Maglio. Il fut le premier à utiliser les basses harmoniquement de même que rythmiquement, et sa dextérité de la main gauche était proverbiale.
Peu enclin à enseigner, il comptait néanmoins parmi ses étudiants les fameux Ricardo Brignolo, Anselmo Aietta et Maria Bianchi “El Yepi”. Il faut ajouter qu’il eut un rôle capital dans l’ascension du tango argentin jusqu’au sommet de sa popularité en France et en Europe.
En conclusion, j’ai voulu simplement jeter ici un regard sur cette longue lignée de musiciens de grand talent qui nous aident aujourd’hui, sur l’air et au rythme de leurs tangos composés il y a si longtemps, à soulever quelque peu le voile sur le monde oublié de ses sources. (13)
Photo de Genaro Espósito au Musée
de la S.A.D.A.I.C.
(Société des Auteurs et Compositeurs Argentins) à Buenos Aires
(Société des Auteurs et Compositeurs Argentins) à Buenos Aires